Nous étions 37 personnes le mercredi matin 1er mai au rendez-vous sur le parking de Rougiers, dont 12 membres de la SFO Poitou-Charentes-Vendée en session d’une semaine dans le Var, sous l’organisation de Jean-Michel Mathé. Petite inquiétude quant au temps, le brouillard n’est pas loin au-dessus du village, mais il se dissipera très vite et la journée sera globalement ensoleillée.
Autre inquiétude en cette année 2019 très atypique, l’état et le nombre de floraisons que nous allons rencontrer : la sécheresse et le froid ont sévi longtemps, et les orchidées ont souffert, particulièrement les Ophrys.
Cette inquiétude va être assez vite levée dès la première station à St-Maximin, dans des garrigues et des friches sur anciennes vignes. Nous trouvons plus d’une centaine d’Ophrys bertolonii dans tous les états de floraison, du bouton à la plante développée. Nous rappelons la synonymie de l’espèce avec O. aurelia, et ses caractéristiques principales : gros labelle en forme de selle plus ou moins marquée, macule en position distale non bordée de blanc.
Autre sujet de discussion, les plantes du groupe scolopax représentées ici par 2 taxons en limite de leur aire de répartition : Ophrys vetula, assez gros, au labelle pendant et très ouvert, à répartition orientale jusqu’à la Ligurie, et Ophrys picta, beaucoup plus petit (moins de 10 mm), étroit, et au labelle plutôt horizontal. Ce dernier possède une répartition occidentale jusqu’en Afrique du Nord, et on est ici dans la zone de contact entre les taxons, ce qui ne manque pas de produire des plantes atypiques.
Également sur la station, 2 pieds d’Ophrys provincialis en fin de floraison, un Cephalanthera damasonium en bouton, des Orchis purpurea bien fleuris, des Anacamptis pyramidalis en bouton et des Himantoglossum hircinum défleuris
Nous traversons ensuite Rougiers pour rejoindre la deuxième station, située dans la zone débroussaillée de part et d’autre d’un chemin DFCI, sous les chênes pubescents. Là nous trouvons tout de suite beaucoup de Cephalanthera longifolia en pleine floraison, des pousses de Limodorum abortivum et d’Epipactis helleborine, de nombreux Orchis anthropophora et quelques Anacamptis pyramidalis en bouton.
Mais la star du lieu c’est le petit Ophrys saratoi, bien différent de l’O. bertolonii par son petit labelle plat, sa macule centrale bordée de blanc, et quelquefois même munie de bretelles vers les épaulements du labelle. Ophrys drumana en est un synonyme. On en trouve une bonne cinquantaine, et en continuant on découvre même des Ophrys forestieri en fin de floraison mais encore photographiables.
Plus loin encore, nous découvrons un rare pied de l’Orchis anthropophora f. albiflora (plutôt jaune) et un unique pied bien fleuri d’Orchis olbiensis.
Enfin, dans une ornière pleine d’eau, nous observons avec surprise une dizaine de crevette des Fées (Branchipus schaefferi), petit crustacé Branchiopode très coloré qui colonise les flaques d’eau et les mares temporaires. Une belle surprise.
Après le très convivial pique-nique pris à l’ombre de vénérables érables de Montpellier, nous prospectons autour de la route pour observer encore les Ophrys picta, saratoi et vetula, mais en moins grand nombre. Quelques Neotinea maculata en pleine floraison retiennent l’attention des photographes, mais c’est surtout la découverte d’un pied de Cephalanthera longifolia sans chlorophylle qui monopolise l’attention. Une belle rareté, merci à nos amis de PCV pour le coup d’œil !
Nous continuons de monter vers la Sainte-Baume, et, non loin de l’Hôtellerie, nous prospectons les zones débroussaillées en bordure de la route. Nous découvrons de très nombreux Orchis provincialis dans tous les états de floraison, avec également une belle population d’Orchis mascula plutôt en bouton, et parmi eux, un exemplaire de l’hybride entre les 2, Orchis x penzigiana.
Près de la route, au milieu des rosettes de Platanthera bifolia, nous découvrons un exemplaire unique mais en pleine floraison d’Ophrys passionis : nos amis de PCV peuvent faire la comparaison !
Dernier arrêt au bord de la route de Mazaugues, dans les sous-bois clairs de chênes. Ici prospèrent de nombreux Dactylorhiza sambucina, principalement jaunes (5 % de rouges environ), et quelques exemplaires de l’hybride entre les 2 formes, Dactylorhiza x zimmermanni.
Fin de la journée vers 17 h 30 sur le même parking à Rougiers où nous nous disons au revoir. Le bilan de la journée s’établit à 21 espèces, 2 formes et 2 hybrides, ce qui est plutôt inespéré compte tenu de la situation particulière de cette saison 2019.
Merci à tous pour votre participation active et votre patience : il fallait quelquefois faire la queue pour photographier les raretés rencontrées !
Participants (37) :
SFO PACA (21)
BLAIS Pierre-Michel, BOISSIN Jean-Jacques & Evelyne, DAVIET Bruno, DURAND Régine & Yves, GAULTIER David, GUÉGAN Jean-Pierre, HAMARD Michel et Danièle, HEYMES Jean-Marc, PINAUD Annie & Michel, PONCET Fernand & Michèle, RAMONE Hervé, RÉGNIER Marc, ROLLAND François, TOSI Philippe, VINCENT Paul, WAGNER Gérard
SFO Centre (1)
FORBEAU Claude
SFO Languedoc-Roussillon (1)
FLEURY Christian
SFO Poitou-Charentes-Vendée (12)
BERTHELOT Philippe, CHARREAU Jacques, DENOYERS Rémi, JUDE Jean-Claude, LETIENT Alain, MATHÉ Jean-Michel, MERLET André, QUERRÉ Claudie & Jean-Claude, RENAULT Bernard, VERNOUX Nicole, VIAUD Bernard
SFO Rhône-Alpes (1)
SAULNIER Éric
Invité (1)
HÖVELER Rolf (Allemagne)