Dimanche 05 juillet 2020 - Auzet (04)

Nous sommes 17 personnes au rendez-vous du Col du Fanget sur la commune d’Auzet (04) le dimanche 5 juillet 2020. Cette sortie a été improvisée en remplacement d’une autre sortie annulée, mais la préparation qu’a faite François ROLLAND les jours précédents a été exemplaire et nous ne serons pas déçu. Le temps est beau, mais pas trop chaud, comme depuis le début de cette saison particulière. Cela a en tout cas permis de maintenir une floraison de qualité, même si quelques espèces ne sont pas complètement fleuries.

 

Nous empruntons à pied une route forestière que nous suivrons tout le long de la journée, dans un sens puis dans l’autre, entre Seyne et Auzet. Nous prendrons notre pique-nique sur des tables aménagées près d’un abri, et à l’ombre. Ce sera l’occasion de prendre la traditionnelle photo de groupe.

 

Nous remarquons tout de suite l’omniprésence des Dactylorhiza fuchsii, on en comptera plusieurs milliers tout le long de la journée, dont quelques-uns franchement hyperchromes, spécialité de la région. Leurs feuilles sont même entièrement teintées de pourpre. D’autres espèces sont observées tout le long du parcours, avec des états de floraison variés : Platanthera bifolia (fin de floraison) en petite quantité, mais dont certains ont fait le bonheur des sangliers locaux, Cephalanthera damasonium, en majorité fanés mais avec encore quelques pieds fleuris, et Neottia ovata (fin de floraison, disséminée).

 

Quelques espèces sont plus rares, comme Cephalanthera rubra, Anacamptis pyramidalis (1 pied vu mais en pleine floraison !), Goodyera repens (en boutons), Ophrys insectifera (fin de floraison), Neottia nidus-avis (fanées), Corallorhiza trifida (fanées) et 3 pieds de Neotinea ustulata en fin de floraison. Voilà pour les classiques.

 

La première observation intéressante concerne les Gymnadenia. G. conopsea est complètement défleuri sauf à un endroit très frais en exposition nord. Par contre, nous rencontrons de nombreux pieds en boutons ou en début de floraison de Gymnadenia densiflora, qui se cantonne aux endroits plus frais ou humides comme les sources. On peut bien observer la différence entre les 2 taxons qui peuvent se trouver à quelques mètres l’un de l’autre : G. conopsea, petit, inflorescence fine et courte, fleurs pâles, G. densiflora, élancé jusqu’à plus d’un mètre, inflorescence massive qui peut mesurer 30 cm, grosses fleurs plus foncées. La différence au niveau des feuilles est aussi importante, et on constate donc également un décalage important dans la floraison, ce que l’on avait déjà constaté dans d’autres régions (Var par exemple).

 

Les Dactylorhiza nous réserve aussi de belles surprises (outre D. fuchsii) avec une vingtaine de Dactylorhiza cruenta encore très potables, autant de Dactylorhiza angustata en pleine floraison (feuilles étroites, grand labelle), et un seul Dactylorhiza savogiensis en fin de floraison, d’autres individus de cette espèce n’étant pas retrouvés. Les Dactylorhiza majalis vus un mois plus tôt en fleur sont eux bien défleuris. Et parmi eux, 1 hybride « classique » entre D. fuchsii et majalis (Dactylorhiza x braunii), 3 hybrides entre Dactylorhiza angustata et fuchsii, et sans doute un hybride entre D. angustata et D. cruenta, 2 premières pour ma part en tout cas.

 

Mais ce sont les Epipactis qui nous révèlent le plus d’espèces différentes. Nous trouvons tout d’abord Epipactis atrorubens plutôt en début de floraison mais en bonne quantité et tout le long du chemin. Également très présent, Epipactis distans, en bordure du chemin quelques fois par masse (touffe d’une vingtaine de pieds). Il est lui aussi en bouton principalement mais quelques pieds commencent à fleurir. Dans les sous-bois, on découvre quelques exemplaires non fleuris d’Epipactis helleborine subsp. minor, et surtout une dizaine de pieds du rare et méconnu Epipactis fageticola, avec vérification de la bordure dentelée des feuilles, en bouton. On le retrouve sur les 2 communes. Autre espèce, Epipactis microphylla se concentre sur un espace restreint, dans la forêt mais aussi au bord du chemin où il commence à fleurir. Dans les prairies humides au bout du chemin, plusieurs centaines d’Epipactis palustris commencent leur floraison. C’est vraiment une très belle fleur. Enfin, la découverte d’une trentaine d’exemplaires d’un dernier Epipactis a la fois en boutons en orée de bois, et en fleur dans un lieu mieux exposé alimente la conversation. On penche plutôt vers Epipactis rhodanensis : pollinies qui se désagrègent, petit épichile blanc avec une marque verte, feuilles compatibles … Celui vu la veille non loin de là était plus évident, mais on ne voit pas d’autre possibilité. Cela fait 7 espèces d’Epipactis, et même 8 si l’on rajoute E. helleborine vu 1 mois plus tôt sur les lieux.

 

 

La journée se termine à 17 heures au col par un goûter improvisé par Marie-Claude et François. Le gâteau aux myrtilles du Queyras s’avère excellent ! Cela clôture bien cette journée où nous avons rencontré 23 espèces différentes plus 3 hybrides.

 

Quelques photos prises durant la sortie :

Liste des participants (17):

BLAIS Pierre-Michel & Hélène, DARMUZEY Alain & Christine, DAMBREVILLE Didier, DAVIET Bruno, DELCLAUX Colette, FOUCHER René, GAZZANIGA Virgile, GUÉGAN Jean-Pierre, HEYMES Jean-Marc, LEREY Marie-Claude, et François, ROLLAND François, SUZOR Christian et Marie, TOURILLON Olivier.

La traditionnelle photo de groupe :