La météo était incertaine et elle a découragé certains. C’est dommage, mais les huit participants sont passés entre les gouttes et se sont déclarés satisfaits, sans doute pour faire plaisir à l’organisateur. Et l’orage n’est arrivé sur Mison qu’après 17 heures.

Le rendez-vous sur la place de Mison (04) a été un peu perturbé par le vide-, greniers organisé ce jour-là ! c’est imparable, quand on programme les sorties on ne connaît pas les dates des manifestations concurrentes. Mais tout le monde s’est retrouvé à la sortie du village pour se rendre à Upaix distant de quelques petits kilomètres. 

Plusieurs sorties avaient été organisées sur ce secteur d’Upaix depuis 2010. On peut consulter les archives sur le site internet et voir l’évolution des relevés.

1er site : La colline saint-Jeaume a été impactée par l’installation d’une truffière, avec une clôture de plus de deux mètres, infranchissable. Il a fallu se contenter de voir à travers le grillage quelques limodores. Quant aux très beaux Ophrys insectifera du côté ubac, ils sont perdus pour la SFO. 

Nous avons cependant pu prospecter le secteur hors truffière. Il y avait des centaines d’Orchis anthropophora, avec toutes les teintes, du jaune pâle à l’orange soutenu, des centaines aussi d’Orchis purpurea, des Ophrys druentica de première fraîcheur. Et les Limodorum abortivum sont en nombre, et presque fleuris. Il aurait fallu deux ou trois jours de plus. Espérons que cette orchidée sans chlorophylle ne soit pas trop capricieuse et qu’elle produise de belles fleurs bien ouvertes. Vu les dernières pluies, c’est fort possible. L’organisateur promet de prendre des photos pour les mettre sur le site…

Sous le couvert des chênes, nous avons trouvé plusieurs Ophrys insectifera à la beauté délicate. C’est toujours un moment d’émotion de découvrir une plante bien discrète, puis deux, puis trois, le temps d’appeler les autres pour prendre des photos.

2ème site : la zone humide et les abords. L’organisateur était un peu inquiet lors de la reconnaissance du 30 avril. En effet il avait observé beaucoup de Dactyloriza, mais pas un seul Anacamptis laxiflora sur la seule station des Hautes-Alpes. Mais en huit jours la nature a fait arriver à floraison des dizaines de plantes. Quelle merveille cette orchidée des zones humides. La prairie est bien gérée par l’exploitant agricole qui respecte la présence de la fleur et tolère les visiteurs quand ils ne sont pas trop nombreux pour ne pas piétiner le sol.

Le moment a été un peu magique et a récompensé tous ceux qui sont venus de loin.

Il y avait aussi des centaines de Dactylorhiza majalis. En observant bien, nous avons trouvé quelques plantes avec des feuilles non tâchées, et plutôt dressées contre la tige. Pierre-Michel a rapidement identifié Dactylorhiza occitanica. C’est une découverte pour la plupart d’entre nous. Au cours des précédentes prospections, par manque d’observation, nous avions recensé des incarnata… Il faudra être bon observateur à l’avenir.

Petite déception, pas d’Anacamptis coriophora, c’est trop tôt de quinze jours. Nous n’avons pas retrouvé non plus l’hybride coriophora x laxiflora observé une seule fois en 2017 si ma mémoire est bonne.

La prospection a continué sur le contrefort ouest de la zone humide, avec le recensement des classiques. C’était trop tôt aussi pour les Neotia nidus-avis, la « mangeuse d’arbres » selon le chercheur Marc-André Selosse. C’est un peu imagé, mai il est établi qu’il y a une relation tripartite entre l’orchidée, un champignon et l’arbre. Le champignon est du genre Sebacina qui constitue des ectomycorhizes avec l’arbre hôte. A suivre pour observer ce champignon supérieur à proximité des nidus-avis !

Plusieurs pieds d’Ophrys virescens ont été observés. Pierre-Michel a bien expliqué la détermination et comment ne pas le confondre avec Ophrys litigiosa qui fleurit dans les mêmes secteurs, mais un mois plus tôt. 

La météo étant incertaine, le groupe a choisi de prospecter au maximum le matin. Et le pique-nique s’est déroulé sous l’ombre des chênes un peu avant 14 heures. La photo traditionnelle a été prise malgré quelques gouttes éparses, sans dommage pour l’appareil-photo étanche à moins dix mètres !

3ème site : ancienne décharge de Rourebeau.

C’est Virgile qui nous a guidés sur ce nouveau site pour la SFO PACA. C’est en bord de Durance. Le site est sauvage, avec de grandes herbes, traversé par des entrelacements de pistes de motocross… La zone est partiellement pacagée par des brebis. Et nous avons trouvé des centaines d’Orchis militaris en pleine floraison, et des grosses stations d’Orchis purpurea. Il y a aussi des limodores.

Sur les contreforts, on trouve les mêmes espèces que sur Upaix. Ce site très sauvage mérite d’être mieux suivi en fin de printemps, pour voir éventuellement des Epipactis.

Taxons observés :

Station 1 - Les Buissons - Colline sèche

Anacamptis pyramidalis

Cephalanthera damasonium

Epipactis helleborine

Gymnadenia conopsea

Himantoglossum hircinum

Limodorum abortivum

Ophrys apifera

Ophrys druentica

Ophrys insectifera 

Orchis anthropophora

Orchis purpurea

Station 2 - Les Buissons - Prairie humide et coteau au-dessus

Anacamptis laxiflora

Cephalanthera damasonium

Dactylorhiza majalis

Dactylorhiza occitanica

Himantoglossum hircinum

Limodorum abortivum

Neottia ovata

Ophrys druentica

Ophrys insectifera 

Ophrys virescens

Orchis anthropophora

Orchis purpurea

Platanthera bifolia

Station 3 - Rive droite de la Durance vers Ribaous

Anacamptis pyramidalis

Cephalanthera damasonium

Cephalanthera longifolia

Gymnadenia conopsea

Gymnadenia densiflora

Himantoglossum hircinum

Limodorum abortivum

Ophrys druentica

Ophrys virescens

Orchis anthropophora

Orchis militaris 

Orchis purpurea

Quelques photos prises durant la sortie (Merci à ROLANDEZ Serge):

Liste des participants ():

Pierre-Michel Blais, Paul Vincent, Christian Fleury (SFO Languedoc), Bruno Daviet, Pierre Paucher (SFO Rhône-Alpes), Virgile Gazzaniga, Serge Rolandez (SFO Rhône-Alpes), René Foucher (organisateur).

La traditionnelle photo de groupe :