Sortie sur le Domaine Départemental de l’Arbois (13)
Dimanche 14 avril 2024 (10h – 17h)
Sous un soleil radieux et chaud, 21 personnes ont participé à la sortie SFO PACA du dimanche 14 avril 2024, préparée et coanimée par Gérard CHASSAN et Robin ROLLAND.
Présentation du site :
Cette visite s’est déroulée sur le Domaine Départemental de l’Arbois, propriété de 800 ha ouverte au public et acquise par le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône (13) dans le cadre de sa politique des Espaces Naturels Sensibles (ENS). Avec plus de 17 000 ha acquis au titre des ENS (répartis sur plus d’une trentaine de sites), le département est actuellement le premier de France au titre de la mise en œuvre de cette politique foncière. Une dizaine d’agents (dont une garderie à cheval) assure la surveillance et la gestion du Domaine de l’Arbois.
Plus généralement, cet espace naturel s’inscrit dans le contexte plus vaste de l’Arbois, géographiquement encadré au nord par la rivière « L’Arc » et à l’ouest par le vallon du « Grand Torrent ». L’Arbois s’organise géologiquement en 4 grands « plateaux » :
Le Petit Arbois, à l’est (avec la Plaine des Milles soumise à une très forte pression urbaine) ;
le Grand Arbois au cœur duquel se situe le domaine ;
le plateau de Vitrolles, à l’ouest jusqu’aux rives de l’étang de Berre ;
le plateau de Rognac et Velaux, au nord.
Proche des agglomérations de Marseille et d’Aix-en-Provence, la pression anthropique reste forte aux alentours mais, heureusement, plusieurs mesures de protection réglementaire ou de reconnaissance patrimoniale ont été mis en place :
Site classé du massif de l’Arbois (8550 ha), par décret du 17 avril 2017 ;
Site Natura 2000 (4304 ha), notamment au titre de sa richesse ornithologique (Aigle de Bonelli, Grand-duc d’Europe, Rollier d’Europe) ;
Grande ZNIEFF de type II (9504 ha) : il ne s’agit pas d’une protection mais d’une reconnaissance de la valeur écologique des lieux, à prendre en compte dans les projets !
Au cours de la visite, divers aménagements « lourds » ont été évoqués :
Le Canal de Marseille, long de 170 km et traversant 21 communes (jusqu’au Palais Longchamp), créé entre 1839 et 1849 sous l’impulsion du maire de Marseille, Maximim Consolat (en réaction à l’épidémie de choléra et de la sécheresse de 1834) ; 16 aqueducs, dont celui de Roquefavour, remarquable, ont été construits dans ce cadre !
Le barrage du Réaltor (620 m de long et 17 m de hauteur) avec son plan d’eau de 63 ha ;
La gare et la ligne TGV Aix-Valence (295 km) inaugurée le 7 juin 2001 ;
Plus récemment, la mise en 2 x 2 voies de la RD9
La visite s’est réalisée en 2 temps :
le matin, prospection de diverses zones boisées (pinèdes, chênaie à chêne pubescent), friches et prairies, abords du ruisseau (bien en eau avec, en prime, une belle cascade!), garrigues sèches et rocailles ; pique-nique à l’ombre, appréciée, des pins d’Alep ;
l’après-midi, coteaux secs bordant le « lac » du Réaltor, secteurs boisés en aval du barrage (dont le secteur de l’ancienne pépinière de Marseille riche en grands arbres créant une ambiance propice à certaines espèces, absentes ou très rares ailleurs dans le département).
Espèces observées (14 taxons + quelques hybrides) :
Ophrys forestieri : en fin de floraison, quelques individus encore « frais » ;
Ophrys passionis : nombreux ;
Ophrys provincialis, également bien présents (espèce protégée au niveau régional) ;
Ophrys lutea, plusieurs en début de floraison ;
Ophrys arachnitiformis, quelques individus fanés, difficiles à repérer en l’état ;
Ophrys delforgei, espèce très localisée en France ;
Ophrys virescens, bien présent et en pleine floraison, sur les coteaux secs bordant le lac ;
Un hybride d’Ophrys : Ophrys forestieri x lutea, assez typique ;
Quelques hybrides entre Ophrys provincialis et O. passionis, pas toujours faciles à diagnostiquer !
Himantoglossum robertianum, nombreux mais en fin de floraison ou en fruits ;
Limodorum abortivum : surtout en rosette, certains individus avec leurs premières fleurs ;
Cephalanthera damasonium, en tout début de floraison, dans les secteurs ombragés ;
Epipactis helleborine et E. microphylla, en rosettes, dans les sous-bois de chênes ;
Neottia (= Listera) ovata, certains individus bien fleuris, dans les secteurs les plus frais du sous-bois, et ici en limite d’aire de répartition ;
Neottia nidus-avis, environ 8 pieds secs de l’année précédente ; station particulièrement éloignée de ses secteurs de prédilection !
Plusieurs autres espèces végétales et animales (liste non exhaustive!) ont été observées :
Flore : Aristolochia rotunda et A. pistolochia, Asphodelus cerasiferus, Stipa capillata (ou offneri?), Erodium malacoïdes et E. ciconium, Rapistrum rugosum, Euphorbia serrata, Helianthemum hirtum et H. oelandicum, Genista hispanica, Dorycnium penthaphyllum, et bien d’autres ...
Le papillon Proserpine (Zerynthia rumina) dont les plantes-hôtes des chenilles sont les aristoloches ; au moins 4 individus observés (et photographiés!) dans les secteurs de garrigues ; le Diablotin (Empusa pennata) ; une petite libellule bleue (groupe des Zygoptères) : Enallagma cyathigerum ;
Oiseaux : Milan noir (nicheur local), Alouette lulu, Fauvette passerinette, Pic vert (plus entendu qu’observé!), etc.
Quelques photos des espèces rencontrées durant la sortie :
Quelques photos d'ambiance :
La traditionnelle photo de groupe :
Liste des participants ():
Monique BARTHELEMY, Pierre-Michel BLAIS, Lydie et Gérard CHASSAN, Virgile GAZZANIGA, Jean-Pierre GUEGAN, Jean-Marc HEYMES, Christian NOEL (SFO Normandie), Annie et Michel PINAUD, Michèle et Fernand PONCET et leur fille Nathalie LORIN (invitée), Diane et Jean-Louis RAIBAULT, Catherine ROLLAND, Robin ROLLAND, Florine et Patrick SERRA & Robert WEIMER.