Vaucluse, Drôme provençale, 16 juin 2013

Le temps était au grand beau, très chaud, l’été est enfin arrivé. Nous étions 33 participants venus de plusieurs régions pour découvrir ce qu’on appelle les « Ophrys fuciflora tardifs du sud-est ».

 

Station 1 – SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES (84)

 

C’est au bord de l’Aigue que nous rejoignons Gil Scappaticci qui nous guidera toute la journée sur les lieux qu’il connaît bien. Cette station se trouve en partie sur des prairies gérées par la Société du Pipeline Sud Européen, et en partie sur les galets de l’Aigue. Ce milieu entretenu est propice au développement des Orchidées et effectivement nous découvrons une des plus grandes stations d’un Ophrys récemment décrit : Ophrys fuciflora subsp. souchei (cf. l’Orchidophile n°192 de mars 2012), l’Ophrys de Rémy Souche. Un bon millier de pieds de celui qu’on nommait auparavant « Ophrys tardif du Vaucluse » est dénombré !

 

C’est un taxon très élancé, à grosses fleurs typiquement « fuciflora » et à floraison tardive : il était en pleine floraison ce dimanche 16 juin, alors que les O. apifera étaient tous défleuris. D’ailleurs nous trouverons aussi une dizaine d’hybrides entre les 2. Sur le site également un Himantoglossum hircinum assez spectaculaire.

 

Espèces rencontrées :

Himantoglossum hircinum = 1

Ophrys apifera = 30

Ophrys fuciflora subsp. souchei = 1000

X Ophrys fuciflora subsp. souchei X Ophrys apifera = 10

Centaurium tenuiflorum AC

 

Station 2 – DONZÈRE (26)

 

Nous passons dans la Drôme voisine pour rejoindre les bords du Rhône à Donzère. Là, près d’anciennes carrières et dans un sol très caillouteux, nous trouvons un autre taxon lui aussi décrit en 2012 par notre guide Gil et André Aubenas, Ophrys fuciflora subsp. montiliensis, l’Ophrys de Montélimar, ex « Ophrys du Roubion ».

 

Ce taxon est caractérisé lui aussi par une floraison tardive (encore beaucoup de plantes en bouton ce dimanche 16 juin) et une forme très élancée avec la première fleur très haut sur la tige. Sa principale différence avec O. souchei tient à la forme des fleurs qui sont plus rondes, voir scolopaxoïdes, et plus petites.

 

Nous notons également la présence d’Anacamptis pyramidalis curieusement en pleine floraison et de nombreux O. apifera en fin de floraison. Nous prenons notre repas convivial près d’un barrage, sous de grands arbres qui nous assurent une ombre bien rafraîchissante.

 

Espèces rencontrées :

Anacamptis coriophora = 300

Anacamptis pyramidalis = 250

Himantoglossum hircinum = 10

Ophrys apifera = 50

Ophrys fuciflora subsp. montiliensis = 500

Orchis purpurea = 10

Achillea odorata à CC

 

Station 3 – ROCHEFORT-EN-VALDAINE (26)

 

Après un transfert assez mouvementé dans la circulation dense de ce dimanche en vallée du Rhône, nous abordons les collines du sud de la Drôme coiffées d’éoliennes avec une station un peu plus en altitude et orientée au nord.

 

Dans la prairie, tout de suite au bord de la route, c’est d’abord la variété bicolor d’Ophrys apifera que nous rencontrons, pas très courante du tout. Et plus haut, un pied présente même la malformation « aurita » qui consiste en la présence de pétales longs et verts. Deux malformations sur la même plante, c’est une nouveauté pour la majorité d’entre nous.

 

Une autre espèce est trouvée en nombre mais en toute fin de floraison, c’est Ophrys pseudoscolopax, qui se caractérise bien dans cette station par la présence de formes scolopaxoïdes et fucifloïdes en mélange.

 

Mais la bonne surprise est la découverte de quelques pieds d’Ophrys gresivaudanica en tout début de floraison, ce qui nous permet de pointer les différences entre les 2 taxons. Si O. gresivaudanica présente lui aussi les mêmes formes variées pour son labelle, sa taille est nettement plus petite, de la moitié aux 2/3 par rapport à pseudoscolopax sur cette station.

 

Autre espèce assez rare sur cette belle prairie, dix pieds d’Epipactis tremolsii sont observés, bien reconnaissables à leurs feuilles resserrées et ondulées, mais encore en bouton.

 

Espèces rencontrées :

Anacamptis pyramidalis = 10

Cephalanthera rubra = 4

Epipactis tremolsii = 10

Ophrys apifera = 20

Ophrys apifera var. bicolor (dont 1 aurita) = 10

Ophrys gresivaudanica = 5

Ophrys pseudoscolopax = 30

Station 4 – SALLES –SOUS-BOIS (26)

 

La dernière halte nous emmène sur le plateau au-dessus de Salles-sous-Bois. Ici nous ne sommes pas très loin du locus classicus d’Epipactis provincialis et c’est effectivement cette espèce que nous trouvons dans de petites clairières. Une trentaine de pieds en pleine floraison, bien caractérisés par leur épichile en cœur vert et rose, les fleurs pendantes, et les feuilles ascendantes.

 

Un autre Epipactis plus discret est trouvé, E. microphylla aux fleurs pratiquement fermées comme d’habitude, mais très odorantes. Enfin, beaucoup de Cephalanthera rubra, une vraiment très belle espèce en pleine floraison elle aussi.

 

Espèces rencontrées :

Anacamptis pyramidalis = 10

Cephalanthera rubra = 20

Epipactis microphylla = 2

Epipactis provincialis = 30

Himantoglossum hircinum = 3

Ophrys apifera = 10

 

Nous nous quittons vers 17 heures, après une journée très chaude mais pleine de belles découvertes : quelques-unes des espèces rencontrées ne poussent pas en Région PACA. Bilan de la journée : 12 taxons trouvés en fleur et un hybride, ce n’est pas mal du tout pour une fin de saison !

 

PARTICIPANTS

 

ARSANTO Jean-Pierre

BLAIS Pierre-Michel & Hélène

BUSI Mikael

COULOMB Philippe (Invité)

DA COSTA Daniel (Languedoc)

DUPUY Françoise

DURAND Régine et Yves

FINETJacques (Rhône-Alpes)

FINET Nicole

FOUCHER René et Mireille

GOORIS Jean-Claude

GUITTON Michel

HAMARD Michel et Danièle

JACQUET François (Ile-de-France)

LITAUD Didier & Marcelle BURVINGT

MEUNIER Christian et Mme (Languedoc)

PEYROT Brigitte

PINAUD Michel & Annie

ROLLAND Robin & Monique

ROLLANDEZ Serge (Rhône-Alpes)

SAULNIER Éric

SCAPPATICCI Gil & Christiane (Rhône-Alpes)

SUZOR Christian et Maryse

TERNAY Jean-Marc