Nous sommes 18 au rendez-vous devant la mairie d’Aurel, petit village perché typique du Pays de Sault, aux ruelles étroites et dominée par son église fortifiée en partie du XIIe siècle. Tout autour, la campagne est parsemée de cultures de lavandes malheureusement non encore fleuries. La journée est déjà chaude et ensoleillée, et le restera tout au long de notre périple.
Un kilomètre seulement non amène à la première station, une belle prairie dominant la route. Tout de suite c’est le très spectaculaire Ophrys druentica qui alimente les conversations. Il y en a plus d’une centaine et la population montre bien l’espace de variabilité de l’espèce, avec des macules plus ou moins contournées, un champ basal parfois coupé en deux, et des appendices quelquefois multiples. Autre Ophrys sur la station, une demi-douzaine d’O. insectifera en pleine floraison, alors que les O. litigiosa sont fanés. Déjà beaucoup d’Anacamptis pyramidalis bien fleuris, nous en verrons des milliers lors de la journée ! Les Epipactis rencontrés ne sont pas encore fleuris, mais on reconnaît bien E. muelleri à ses feuilles distiques, et E. helleborine assez classique. Dans les sous-bois, nous trouvons Neottia ovata en fin de floraison, et une paire de Cephalanthera damasonium dans le même état. Quelques Platanthera bifolia, des Himantoglossum hircinum en boutons, un Orchis anthropophora complètent le tableau, alors qu’un Orchis purpurea est encore bien reconnaissable.
Non loin de là, ce sont les pelouses d’une colonie de vacances qui nous accueillent ensuite. Elles sont entourées de clôtures, mais les chevaux et les ânes qui ont un peu inquiété Régine cet hiver ont disparu, laissant la place à des milliers d’Orchidées ! Je citerais une dernière fois Anacamptis pyramidalis, presque 2000, mais beaucoup d’espèces sont en nombre : près de 130 Ophrys druentica, 110 Epipactis helleborine, 70 Cephalanthera rubra dont certains bien fleuris, autant d’Epipactis atrorubens malheureusement tous en bouton et d’Orchis purpurea dont certains encore visibles, et une soixantaine d’Himantoglossum hircinum dont un seul fleuri ! Si l’on compte aussi les 30 Epipactis microphylla en fleur, la vingtaine de Cephalanthera damasonium, la douzaine d’Ophrys apifera, la dizaine de Limodorum abortivum en fleur, et les quelques Epipactis muelleri, Gymnadenia conopsea, Neottia ovata, Ophrys insectifera et Platanthera bifolia, cela nous donne quand même 16 espèces différentes visibles sur ces pelouses : merci à la commune de Pernes-les-Fontaines de s’occuper aussi bien de son patrimoine ! Et merci à Régine et Yves pour cette belle indication.
Après le pique-nique (à l’ombre, bien sûr) et la photo de groupe (devant le beau village d’Aurel), direction un coteau sec à la limite de Sault et de Monieux où les Gymnadenia conopsea sont nombreux et bien fleuris côté Sault. En contrebas, côté Monieux, les prairies plus ou moins humides abritent des centaines d’Anacamptis laxiflora en pleine floraison, et 2 petites populations de Dactylorhiza assez proches l’une de l’autre : la première possède des feuilles très maculées typiques de D. majalis, malheureusement défleuris. La seconde, plus à l’abri, montre encore quelques fleurs, et les feuilles ne sont pas maculées : il s’agit sans doute de D. occitanica, connu de cette station. Encore plus loin, une cinquantaine d’Ophrys druentica en pleine floraison montrent encore la belle variabilité de l’espèce.
Dernier arrêt sur la commune de Sault, sur la bordure sud d’un petit collet entouré de lavande et de blé. Sur les pelouses rases en lisière de
bois, nous faisons une découverte assez extraordinaire : toute une population d’une centaine d’Ophrys apifera montrant une étonnante variété dans
ces formes. A côté d’une vingtaine de pieds de l’espèce type, nous dénombrons avec surprise une cinquantaine d’individus de la forme aurita,
caractérisée par des pétales verts anormalement allongés. Certains pieds présentent même les formes aurita et curviflora en même temps ! Mais ce sont surtout une douzaine de pieds qui attirent le regard : ils possèdent des pétales larges et roses semblables
aux sépales, et leur labelle est déformé en longueur avec des gibbosités très ténues. Ces caractéristiques sont ceux de la forme botteronii, pas
courante du tout, et une nouveauté pour beaucoup d’entre nous. Nous laissons de côté une vingtaine d’Orchis défleuris du groupe mascula (un dernier
exemplaire avec quelques fleurs fait penser à O. ovalis avec ses sépales contournés), et nous finissons la journée avec (encore) quelques beaux
Ophrys druentica, c’est obligatoire
Nous nous séparons en contemplant une dernière fois la longue silhouette du Mont Ventoux qui nous a dominé toute la journée. Il est 17 heures, et le soleil brille toujours ! La chaleur ne nous a quand même pas empêché de trouver 22 espèces d’orchidées (16 fleuries, 4 en boutons, et 2 défleuries), et 3 formes de l’Ophrys apifera.
Participants (18) :
SFO PACA & invités (14)
BLAIS Pierre-Michel & Hélène, BUSI Mikaël, CHARPIN Magali, DAVIET Bruno, GUEGAN Jean-Pierre, HAMARD Michel & Danièle, PINAUD Annie & Michel, ROLLAND Monique & Robin, SUZOR Christian & Maryse.
SFO Ile-de-France-de-France (2)
GIRARDEAU Alain & Joëlle.
SFO Normandie (2)
DAVEE Christophe, PERACHON Claire.