Nous n’étions pas nombreux à braver les orages ce samedi 1er avril dans la campagne d’Entrecasteaux. Et pourtant, de 14 à 17 heures, aucune pluie ne nous a perturbé, et nous avons même eu quelques furtifs rayons de soleil.
Premier arrêt aux Coudourettes, où nous avons tout d’abord arpenté une ancienne vigne abandonnée depuis de nombreuses années. Tout de suite, quelques Himantoglossum robertianum en fin de floraison nous permettent de mieux comprendre la morphologie d’une orchidée. Nous découvrons ensuite quelques pieds d’Ophrys forestieri aussi en fin de floraison, de même qu’une vingtaine d’O. arachnitiformis. Mais cette prairie est surtout remarquable pour abriter une très grosse colonie d’Ophrys passionis, plus d’une centaine découverte ce jour ! Parmi eux, une plante attire notre regard : il s’ait à coup sûr d’un hybride entre O. passionis et arachnitiformis, pas si courant que cela. Juste à côté, les Orchis purpurea montrent de belles têtes encore en boutons, alors que les nombreuses rosettes d’Ophrys scolopax commencent à monter.
Nous nous dirigeons ensuite vers un coteau sec à romarins, au pied desquels nous observons une belle population d’Ophrys bilunulata en pleine floraison, bien cachés dans les arbrisseaux. La taille variable des labelles ne manque pas d’alimenter les conversations. Un peu plus haut sous les olivettes, 3 pieds d’Ophrys provincialis commencent leur floraison, tout à côté d’un petit groupe d’O. passionis visiblement influencés par ces derniers. En remontant les restanques, nous pouvons observer quelques belles rosettes d’O. apifera aux feuilles déjà ascendantes, ainsi qu’une demi-douzaine de rosettes d’O. splendida bien plaquées au sol.
En redescendant de l’autre côté de la colline, ce sont des centaines d’O. arachnitiformis et bilunulata qui nous attendent sur des restanques débroussaillées. Depuis les dizaines d’années que je fréquente cette station, c’est la première année que j’en vois autant. Et au milieu, nous trouvons une unique pousse de Limodorum abortivum de moins de 10 cm de haut. C’est vraiment le début pour cette espèce.
Nous reprenons la voiture pour nous diriger vers Fangouse, en empruntant un chemin de terre qui traverse un joli paysage provençal de vignes enherbées et de coteaux boisés. Justement, sur l’un de ces coteaux orienté au nord, la mousse du bord du chemin abrite une belle population d’une quarantaine de Neotinea maculata, encore en bouton malheureusement. Nous pouvons par contre observer que les feuilles d’une demi-douzaine d’individus ne sont pas maculées, signe de la présence de la variété stricta. Au bord du chemin, des rosettes d’Orchis purpurea, d’Ophrys scolopax et d’Anacamptis pyramidalis commencent à pointer.
Il est 17 heures, les premières gouttes de pluie commencent à tomber et nous finissons la journée à l’exposition photo que Jean-Claude à gentiment gardée pendant notre périple. La néophyte du groupe a pu mettre des fleurs sur les rosettes observées en attendant de retourner les voir sur les stations visitées.
Bilan de la journée, 13 espèces rencontrées dont 6 fleuris, et un bel hybride.
Participants : Diane Raibaud (SFO PACA), Julien Piaux (SFO PCV), Véra d’Entrecasteaux et P.M.